Résolution de l’année 2019 : Rêver et agir pour une mode responsable

Pour vous expliquer tout cela, commençons par prendre l’image de la rivière. Une rivière, c’est un cours d’eau qui peut être calme et tranquille ou d’un courant fort et menaçant. Actuellement, l’industrie de la mode ressemble plutôt à une grosse rivière trouble qui commence sérieusement à déborder. Et quand un fleuve déborde, c’est souvent car le débit est devenu trop important.

Figurez-vous que pour la mode, c’est exactement ce qu’il se passe. La production de vêtement a été multipliée par 4 en moins de 20 ans, soit autour de 100 milliards de vêtements produits chaque année. Cette production délocalisée dans des pays d’Asie à moindre coût a entrainé la fermeture de nombreux ateliers français. A l’autre bout du monde, les personnes sont mises sous pression pour produire toujours plus vite et surtout toujours moins cher. Le 17 janvier dernier, des ouvriers et ouvrières en grève au Bangladesh ont été licenciés car ils demandaient un salaire décent pour vivre. Du côté de la production et des matières, le trouble persiste du fait des pesticides et teintures utilisées dans la fabrication des vêtements. Sans continuer cette liste qui pourrait être (beaucoup trop) longue et triste, nous vous invitons à vous rendre à la fin de cet article pour trouver des références à ce sujet. Vous l’avez compris, notre rêve est encore loin de devenir réalité si on regarde cette industrie de façon large.

En fabriquant à la demande, nous souhaitons éviter les surplus de production. Nous pouvons produire juste ce qui est nécessaire et ainsi, éviter les stocks et le gaspillage. La production à la demande nous permet aussi d’être plus attentive à chaque vêtement et de faire en sorte qu’il corresponde parfaitement à la personne qui l’a commandé selon ses mesures, son style et ses envies du moment. La fabrication française était pour nous une condition sine qua non à la création de la marque. Trouver un atelier qui accepte de travailler avec nous a été une véritable quête du Graal – et nous y reviendrons dans un prochain article- .  Néanmoins, les multiples rencontres faites dans le secteur textile n’ont fait que confirmer notre envie de participer à un renouveau de la filière et à la valorisation des personnes qui y travaillent depuis de nombreuses années. Enfin, la matière est une véritable question. Est-ce préférable de travailler avec des fibres recyclées? avec des fibres naturelles? avec des tissus destinés à être jetés ? La réponse n’est pas unanime et doit être traitée selon les valeurs et la vision de chacun. Pour nous, le choix a été assez net. Nous souhaitions le confort, la durabilité et l’élégance. Aussi, les matières naturelles (lin, laine, coton bio) sont devenues une évidence.